Bateau ivre,
école littéraire et artistique exploratoire

Conduite, emmagasinée, décorée, tapissée, plantée, nettoyée, habillée, démodelée par Justine Desjardin
L’art est un lieu d’existence, de libération et de place sociale. Faire de l’art, c’est se trouver, c’est mieux voir, c’est apparaître. Faire naître sa structure imaginaire et identitaire propre.
Exploration
J’ai pour choix principal de voir des êtres et non des robots à modeler selon un conformisme littéraire et artistique au sens large qui n’a de sens que pour une communauté d’entre soi qui d’abord récite une leçon mais ne l’écrit pas et force à la récitation. Je vise avant tout à chercher le mode d’activation de son imagination qui va être propre à chacun. À l’école on nous formate à ne vivre la transmission d’un savoir que d’une manière et pourtant, tout le monde a sa voie singulière d’aller vers l’acquisition, la compréhension et l’autonomie. C’est pourquoi je m’attache à servir de reflet, proposer des méthodes de propulsion de son mécanisme de créativité propre à chaque participant. J’utilise également l’analyse pour que chacun se trouve et non des jugements de valeur.
L’école des bons tuyaux
L’atelier dramaturgie à contrario de l’atelier à développement anticonformiste littéraire ou les séances individuelles de réflecteur de sublimation paraît contradictoire dans cette philosophie et pourtant. Cet espace sert à précisément acquérir un savoir qui ne dépend ni des participants ni de moi dans la définition de cette théorie vieille d’Aristote mais où, tout au long de l’année, le questionnement du sens d’avoir choisi un modèle défini au-delà de soi est présent. C’est une invitation à prendre cette représentation figée de cette conception du récit aussi à travers sa subjectivité. C’est pourquoi donc, Bateau ivre est une école certes, mais bien une école littéraire et artistique exploratoire.
Percer le mur pour meilleure respiration imaginaire
Même si la littérature est le point de départ et donc communément les mots, il est possible de présenter cette idée du langagier aussi par du non mot inclus dans ses expressions dans l’année. Je cherche à faire vivre l’artiste singulier qui sommeille en chacun, l’individualité qui fait écho à ses besoins imaginaires.
Bonjour c’est moi
Moi même étant écrivaine, je travaille systématiquement à inclure l’idée centrale que l’échange informationnel se fait aussi avec le non mot et peut s’accorder avec le verbal. Elaborer le principe que la communication est une idée au sens large qui n’inclut pas que la langue de tous les jours, a parfois plus de sens pour repenser la notion de transmission de l’information par une expression propre et collective. J’ai un rapport exploratoire et expérimental à la création. Je cherche à l’inverse de l’idée de référence comme définition habituelle à être dans un état permanent d’apprentissage et de non maîtrise pour découvrir de nouveaux espaces communicationnels à travers l’idée de l’art où tout peut être inclus comme expression. Je vais donc repenser le format littérature mais au-delà la peinture, la photo, la vidéo, le numérique. L’affichage, les arts plastiques ou encore le théâtre dans une logique d’art total où chaque élément a une place concordante avec un nouveau sens pour les formats confondus.
Trouver la lumière dans ses yeux
Mon premier livre, Exumérance est un recueil de poésie comme point de départ où le sens n’est pas donné explicitement. L’objectif de lecture est que celui qui le trouve grâce à son analyse et les différents indices qui sont donnés autour du livre par la photo, la vidéo, un questionnaire aidant la lecture ou encore la mise en relation des lecteurs pour trouver l’information véritable, gagne le droit à être l’unique héritier public du sens du livre. Trouver le sens inclut ensuite le droit à continuer le projet et la chaîne du concept par toute possibilité de moyen d’expression.
Un livre ça pousse même des murs
À l’inverse, Roman non identifié en cours d’écriture se vit aussi dans une quête du sens mais où le livre est la réponse pour tous et où à l’inverse les indices matériels et numériques se donnent avant la sortie du roman. Le récit est la réponse. Tout élément n’étant pas de la communication verbale est la lecture première. D’abord jusque là transmis numériquement, depuis le mois de mai les informations sont parsemées physiquement. Performances, installations, musiques, expositions deviennent une lecture pour comprendre le livre. Cette expérience artistique au sens large vise à repenser le format littérature en lui-même, la collaboration, le public, les acteurs qui composent l’art, le questionnement autour de la représentation, du signe au sens sémiologique, l’émotion, le lien et l’enchevêtrement entre imagination et réalité, la notion de lecture et de réception d’un contenu autant intellectuellement, émotionnellement, physiquement que créativement et finalement tout simplement humainement.
Salutation distinguée
Au revoir